L’élimination du Dakar université club au premier tour de la Basketball Africa League est une grosse désillusion. Le basket sénégalais sera absent des play-offs. En 2021, l’AS Douanes a réussi l’exploit de se hisser en quart de finale avant de tomber face à l’US Monastir, futur finaliste de l’édition. Cet échec relance l’épineuse question sur la professionnalisation du basket local pour essayer de rivaliser avec les autres pays.
La barre n’était pas si haute pour le DUC au regard du jeu produit qui a été d’un niveau acceptable. Le club estudiantin n’a pas été ridicule sur le terrain. Il doit même nourrir des regrets car certaines équipes étaient largement à sa portée. Mais dans ce genre de tournoi, les grands joueurs jouent un rôle majeur. C’est l’image de Marcus Cramford (SLAC), Terrel Von Stoglin (AS Salé), Cleveland Joseph Thomas (Rwanda Energy Group) ou encore Ater James Majok (US Monastir). Ces joueurs ont porté leurs clubs durant les moments difficiles et ont honoré les fortes sommes mises sur eux. En un moment ciblé par le DUC, Marcus Cramford a finalement rejoint SLAC pour une différence de 3000 dollars (1 700 000). Le meneur -arrière d’origine américaine réclamait 10 000 dollars (6 millions) au club sénégalais.
Les moyens plombent tout
C’est un manque d’ambition ou de moyens ? En tout cas, c’est cher payé car Marcus a mis 30 pts contre DUC (85-70, défaite). Ce revers a plombé d’entrée les plans des « Étudiants » qui ont enchainé une 2ème défaite contre Ferroviario da Beira avant de s’offrir le futur leader de la Conférence Sahara. Cette victoire a montré que le DUC avait certes du répondant sur le plan technico-tactique et il restait à parfaire la cohésion de groupe.
Sir Parfait Adjuvon est assez outillé et il connait le haut niveau pour avoir disputé plusieurs Afrobasket et Coupe du monde avec les Lions et Lionnes en tant que coach adjoint. Dernièrement, il conduit l’équipe nationale U19 en quart de finale de la Coupe du monde U19. Il est présent sur la scène internationale depuis plus de deux décennies. Mais il lui a manqué durant ce tournoi du temps pour mettre en place ses stratégies et mieux connaître son groupe. C’est vrai que tout n’a pas été limpide dans les choix des hommes et les rotations mais il faut reconnaitre la «faiblesse» de son équipe par rapport aux adversaires en face.
Poser les jalons du professionnalisme…
L’élimination du Duc pose encore une fois le problème des moyens de nos clubs. Ils fonctionnent tous avec les finances publiques comme l’AS Douanes, le DUC, Ville de Dakar, ASFA, UGB, entre autres. Les autres marchent avec le soutien de mécènes et ce n’est pas toujours évident. Les sociétés nationales n’investissent pas assez (pour ne pas dire pas) dans le sport. Le statut amateur du championnat de basket n’encourage pas. De ce fait, il est opportun voire primordial pour la survie du basket local de se professionnaliser. Certains clubs de basket paient mieux que ceux du football. Il manque juste cette volonté de poser les jalons pour la professionnalisation. Cela permettrait au basket d’être plus organisé, d’avoir des clubs forts sur tous les plans, d’attirer les grands noms du basket africain et pourquoi pas mondial.
Le championnat regorge de bons joueurs capables de rivaliser avec les autres, mais ils n’évoluent pas dans un cadre structuré et professionnel. La Fédération doit pouvoir engager le processus et pourquoi pas avoir 1 championnat de 8 clubs en N1 masculin et féminin. Il y a au moins 10 clubs dans les deux catégories qui sont capables de remplir les conditions.
RECORD.SN