La Cour de cassation a annulé en partie mercredi 6 novembre la condamnation de Papa Massata Diack, qui avait été condamné à cinq ans de prison pour corruption et complicité de corruption dans l’affaire du dopage d’athlètes russes en 2011.
La Cour a donc renvoyé l’affaire, un scandale qui avait ébranlé le monde du sport, devant la cour d’appel de Paris où Papa Massata Diack sera de nouveau jugé pour complicité de corruption passive.
Papa Massata Diack, fils de l’ex-patron de l’athlétisme mondial Lamine Diack également ébranlé par cette affaire, avait été condamné en première instance puis en appel à cinq ans d’emprisonnement pour « corruption passive, complicité de corruption passive, corruption et recel », rappelle la Cour de cassation dans son arrêt de mercredi.
De nouveau jugé par la cour d’appel de Paris
Le Sénégalais de 58 ans voit ses peines annulées et va être rejugé par la cour d’appel de Paris, a ordonné la Cour de cassation. La haute juridiction a estimé que la Cour d’appel n’avait pas suffisamment motivé sa décision concernant la culpabilité de M. Diack « du chef de complicité de corruption passive ».
Papa Massata Diack, ancien consultant marketing de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF, devenue depuis World Athletics), sera donc de nouveau jugé par la cour d’appel de Paris où les peines – il avait été condamné à 500 000 euros d’amende en plus de sa peine de prison – seront rediscutées.
Cette annulation partielle offre un nouveau sursis à Papa Massata Diack qui avait été reconnu coupable en septembre 2020 en première instance de complicité au sein d’un système de pots-de-vin visant à cacher des cas de dopage sanguins chez des sportifs russes en 2011, un an avant les Jeux olympiques de Londres.
En faisant traîner les procédures de sanctions contre ces athlètes aux passeports biologiques suspects, la Fédération internationale avait permis à certains d’entre eux de participer à ces Jeux. En contrepartie, les grands parraineurs russes avaient renouvelé leurs contrats avec l’IAAF, devenue depuis World Athletics, en vue des Mondiaux-2013 à Moscou.
Surnommé « PMD », Papa Massata Diack avait également été jugé coupable d’avoir détourné des fonds à hauteur de 15 millions d’euros sur des contrats de parrainage, via un montage de sociétés écrans.
L’affaire avait aussi précipité la chute de son père, l’ex-patron de l’athlétisme mondial Lamine Diack, et de quatre autres protagonistes. Condamné à quatre ans de prison en première instance en 2020, Diack père est mort en 2021 et les poursuites à son encontre se sont éteintes, tout comme celles visant le Français Gabriel Dollé, ancien chef de l’antidopage de l’IAAF, également décédé. Deux responsables sportifs russes à l’époque des faits, Valentin Balakhnitchev et Alexeï Melnikov, n’avaient pas fait appel. Le sixième protagoniste, Habib Cissé avait été condamné à trois ans de prison avec sursis en appel mais cet ancien conseiller personnel de Lamine Diack s’est pourvu en cassation avec « PMD » et sera, lui aussi, rejugé.
L’affaire avait été révélée par l’agent de la marathonienne russe Liliya Shobukhova, qui avait payé 450 000 euros pour disparaître de la liste. Finalement suspendue en 2014, elle avait demandé un remboursement et reçu 300 000 euros provenant d’un compte à Singapour qui a permis de remonter à « PMD ».