Vainqueur aisé de l’Inter Milan en finale (5-0) ce samedi soir, le PSG a décroché sa première Ligue des champions tant attendue. C’est le second titre en C1 de l’histoire du football français, après celui remporté par l’Olympique de Marseille en 1993.
La quête a été longue, ardue, parfois démotivante, mais la délivrance est à la hauteur de l’attente. Cinquante-cinq ans après sa création, le PSG a remporté la première Ligue des champions de son histoire, la deuxième du football français (après l’OM en 1993), ce samedi, en dominant l’Inter Milan (5-0) au terme d’une finale maîtrisée et survolée par un certain Désiré Doué, titulaire surprise.
Une ultime marche à la hauteur d’une campagne à élimination directe rondement menée, après les cahots connus en phase de ligue par l’équipe construite pierre par pierre par Luis Enrique. Un architecte au coeur du projet, sacré pour la deuxième fois de sa carrière (après 2015 avec le Barça), et qui apporte donc ce trophée européen tant attendu au PSG, quatorze ans après le début de la quête de QSI.
Le match : 5-0
Déterminés à « dominer le match » selon les mots de Luis Enrique, les Parisiens ont d’entrée exercé un pressing haut. D’emblée, Paris a été dangereux. Par Vitinha, d’abord, qui a frappé un coup franc excentré à droite dans la surface, avant de centrer à nouveau sans trouver preneur (7e).
Ce furent les premiers avertissements avant l’ouverture du score d’Achraf Hakimi (1-0, 12e), premier buteur en finale européenne pour un club français depuis 29 ans. Le Marocain a été à la conclusion d’une action collective parfaitement initiée par Vitinha, qui a trouvé Désiré Doué sur la gauche de la surface. Le Français n’avait plus qu’à servir sur sa droite Hakimi, seul face au but.
Doué a doublé la mise d’une reprise de volée déviée par Federico Dimarco (2-0, 20e). L’ancien Rennais a conclu une contre-attaque née d’un ballon sauvé sur la ligne de touche par Willian Pacho devant Nicolo Barella, puis relayé par Kvitcha Kvaratskhelia jusqu’à Ousmane Dembélé, qui a changé de côté et parfaitement trouvé Doué sur la droite.
En souffrance dans le dernier quart d’heure de la première période, les Parisiens ont retenu leur souffle quand la tête de Marcus Thuram sur un corner a frôlé le poteau droit de Gianluigi Donnarumma (37e). Une rare frayeur couplée à la grimace de douleur de Nuno Mendes, toutefois rapidement revenu sur la pelouse.
Et si Paris a raté plusieurs balles de 3-0, notamment par Dembélé juste avant la pause (44e), l’Inter Milan n’a jamais paru en mesure de briser un verrou parisien devenu étonnamment solide. Sur un coup franc lointain des Nerazzurri, Donnarumma a été percuté de plein fouet par Marquinhos. Mais, comme un symbole, le géant italien s’est ensuite imposé au coeur d’une forêt de joueurs pour écarter un corner frappé dans ses six mètres, puis le capitaine brésilien a éloigné le danger à son tour du pied droit (54e).
ourtant dominés dans le jeu lors du second acte, ces Parisiens ultra-précis et habités par leur mission ont encore corsé l’addition lors du second acte. Là encore sur un contre éclair initié par Vitinha puis bonifié par Dembélé, Doué a placé Paris à l’abri avec son doublé (3-0, 63e). Avant que l’Inter, muselée de bout et bout et apparue émoussée physiquement dès l’heure de jeu ne coule un peu plus sur le but de Kvaratskhelia (4-0, 73e).
Même le titi Senny Mayulu, tout juste apparu sur la pelouse, a pu participer à la fête sur un service parfait d’un autre entrant, Barcola (5-0, 86e). Un but tellement inattendu qu’il ne semblait pas savoir comment le célébrer. Ce scénario à sens unique n’a pas empêché les joueurs de Luis Enrique de tacler, se battre et courir comme des dératés jusqu’au coup de sifflet final. La recette qui les a portés au sommet de l’Europe se devait d’être appliquée jusqu’au bout.
Le joueur du match : Doué, on ne lui parle pas d’âge
Alors que tout le monde s’attendait plutôt à voir Bradley Barcola démarrer la rencontre, porté par un vent plus favorable ces dernières semaines, Luis Enrique a encore réservé une surprise dans son onze de départ. Une décision aux conséquences exquises, tant Doué a été un acteur central dans le succès du PSG.
Choix fort de l’entraîneur espagnol, qui l’a donc préféré à l’ancien Lyonnais, Doué a donné totale satisfaction jusqu’à sa sortie, à la 65e minute de jeu. Passeur décisif pour Hakimi puis auteur de ses 4e et 5e buts en Ligue des champions cette saison, le joueur de 19 ans a impressionné par sa maturité émotionnelle, pour sa première finale d’une telle envergure. La saison se termine en apothéose pour celui qui fêtera ses 20 ans le 3 juin.