Il a ouvert son académie d’escrime, dénommée Lion Fencing, à Princeton Junction dans le New Jersey. Abdoulaye Thiam a défendu les couleurs du Sénégal aux Jeux Olympiques 2008. Dans cet entretien, il revient sur a création de son centre et les objectifs. Toutefois, l’Olympien sort le sabre pour tirer sur le manque de volonté de la Fédération, dirigée par Cécile Faye.

Vous venez de lancer votre club Lion Fencing aux USA. Pouvez-vous nous dire un peu plus sur cette académie d’escrime ?
Un de mes grands rêves a toujours été de répandre la beauté de l’escrime dans le monde entier. Après le succès du lancement de Lion Fencing à Dakar, j’ai réalisé que mon voyage ne faisait que commencer. J’avais un rôle plus important à jouer en représentant le Sénégal à l’échelle mondiale. Avec détermination, travail acharné et le précieux soutien de nombreuses personnes extraordinaires aux États-Unis, j’ai pu réaliser ce rêve une fois de plus en lançant Lion Fencing dans la communauté accueillante et estimée de Princeton Junction. Depuis le tout début, Lion a été bien plus qu’un club d’escrime, c’est une famille. Voir nos élèves développer la confiance, la discipline et l’amour du sport est vraiment l’une de mes plus grandes joies. Je suis vraiment honoré par le respect, la confiance et l’admiration, manifestés par nos élèves, leurs parents et la communauté. Une grande partie de ce respect découle de mon parcours en tant qu’Olympien, un titre qui s’accompagne d’une grande responsabilité et fierté. Cela me sert de rappel quotidien pour montrer l’exemple, motiver par le dévouement et redonner au sport qui m’a tant donné.
Quelles sont les catégories avec lesquelles vous travaillez ?

Nous sommes fiers de travailler avec des escrimeurs de tous âges et de tous niveaux de compétence dans notre académie. Des novices qui montent sur la piste pour la première fois aux athlètes expérimentés qui concourent à l’échelle internationale, nous sommes là pour chaque escrimeur. Malgré le fait d’être un établissement jeune, notre dévouement et notre approche unique ont déjà conduit à des réalisations impressionnantes. Un de nos escrimeurs a fièrement représenté l’équipe des États-Unis lors d’une compétition au Paraguay, revenant avec une médaille d’argent. Nous ne sommes pas seulement un club. Nous sommes une académie dédiée à la formation d’escrimeurs complets. Notre entraînement se concentre sur la technique, la stratégie et la maîtrise du sport, plutôt que de se concentrer uniquement sur la victoire. Nous croyons que lorsque les escrimeurs sont passionnés par leur métier et cherchent l’excellence, le succès suivra naturellement. Notre objectif est de fournir à chaque élève les outils, la discipline et la confiance en soi nécessaires pour poursuivre leurs aspirations. Que ce soit en atteignant le sommet de la compétition ou simplement en appréciant les avantages à vie de l’escrime, nous sommes là pour soutenir le parcours de chaque escrimeur.
Pourquoi avoir choisi les États-Unis plutôt que le Sénégal pour implanter votre académie ?

En 2016, à Dakar, au Sénégal, j’ai fondé Lion Fencing avec une passion ardente pour offrir aux jeunes des opportunités de transformation qui ont façonné ma propre vie. L’expérience de la participation aux Jeux olympiques m’a motivé à transmettre ce même sentiment de but, de discipline et de potentiel à la prochaine génération. Je pensais que démarrer le club recevrait le soutien de la fédération, mais au lieu de cela, j’ai été confronté à des jeux politiques, des jalousies et des obstacles érigés par des luttes de pouvoir. Découvrir que les individus chargés de promouvoir le sport entravaient mes efforts pour redonner à la société était décourageant et honteux. Suivant les traces de mon père olympien (ndlr : Assane Thiam, ancien basketteur), qui a consacré sa vie au service de notre pays, je m’attendais à de l’encouragement et de la gratitude, pour être accueilli avec de la haine, de l’envie et de l’opposition.
Il reste moins d’un an avant les JOJ Dakar 2026. Êtes-vous prêt à travailler avec l’actuelle équipe fédérale pour décrocher des médailles et le développement futur de la discipline ?
Pendant plus de deux décennies, notre fédération d’escrime n’a pas réussi à briller. Depuis 2008, le sport a connu un déclin continu sous la direction actuelle, sans remporter un seul championnat africain. Il est clair que la direction en place depuis trop longtemps n’a pas rempli ses engagements envers la croissance du sport et le bien-être des athlètes dévoués.
Plutôt que de favoriser les talents et d’élaborer des programmes compétitifs pour accroître notre visibilité sur la scène continentale, l’administration semble se focaliser sur ses propres objectifs. Cette stagnation prolongée est inacceptable et soulève des questions sérieuses sur l’engagement de la direction envers l’avenir de l’escrime. Des réformes urgentes sont nécessaires pour placer les athlètes et le sport avant les ambitions personnelles.
Il semble que chaque année nous nous rapprochons de moments très critiques pour notre fédération. Il semble également que nous nous approchons d’une véritable crise de leadership dans notre fédération, et rien que de penser aux échecs de l’administration de Mbagnick Ndiaye est déprimant.
Je ne suis pas prêt à travailler avec Cécile Faye, mais je suis prêt pour une fédération qui met notre discipline au centre des priorités. Et pour ceux qui ont des doutes, cela inclut le signe pour que le président démissionne. Je suis prêt pour une fédération où nous payons notre chemin au fur et à mesure, et nous arrêtons de créer de grandes quantités de dettes pour que les générations futures olympiennes aient à les rembourser.
Je suis prêt pour une fédération, où nous levons les contraintes sur l’économie la plus dynamique que le monde n’ait jamais connue. De ce fait, nous permettrons à ce moteur économique de réellement travailler pour nous. Je suis prêt pour une fédération, où nous développons nos ressources naturelles en énergie.
Pascal GOMIS















