Au bout d’un match palpitant, l’Inter Milan a éliminé le FC Barcelone en demi-finales de Ligue des champions (4-3 a.p., 3-3 à l’aller), mardi soir à Giuseppe-Meazza, grâce à un but de Davide Frattesi en prolongation (100e).
Le match : 4-3 a.p.
Si l’on avait un souhait, un seul, à émettre à l’UEFA, on lui suggérerait de ne pas nous refaire attendre 15 ans pour revoir un Inter-Barcelone en demi-finales de Ligue des champions. Au légendaire duel Mourinho-Guardiola de 2010 (3-1, 0-1 pour l’Inter) succède donc ce cru 2025 remporté par les Nerazzurri au bout du suspense mardi (4-3 a.p., 3-3 à l’aller), au terme d’une rencontre magnifique, terriblement divertissante et improbable par moments.
Comment qualifier autrement ce but de renard de Francesco Acerbi dans le temps additionnel (90e+ 3, 3-3), dans une position d’avant-centre qu’il n’a jamais dû occuper en 19 ans de carrière, pour marquer son tout premier but en C1 ? Le défenseur central de 37 ans a permis aux siens d’arracher la prolongation, au sortir d’une deuxième période de grande souffrance. Lamine Yamal, intenable, venait d’ailleurs de toucher le poteau (90e+ 2), et l’Inter d’échapper miraculeusement à une élimination certaine.
Et ses seconds couteaux, pas toujours irréprochables cette saison, se sont réveillés à point nommé. En témoigne le but de la victoire, marqué par Frattesi sur une déviation de Mehdi Taremi (100e, 4-3) après une excellente conservation de Marcus Thuram. Le milieu italien, sonné peu après, a eu besoin d’ailleurs de quelques minutes pour se remettre de ses émotions. À sa décharge, il n’a pas été le seul à avoir vu le tensiomètre s’emballer au gré des retournements de situation.
Très réaliste, l’Inter a pris les devants grâce à Lautaro Martinez (21e, 1-0), sur un décalage parfait de Denzel Dumfries. Les Lombards, parfaitement organisés pour contenir Lamine Yamal, n’ont pas cédé d’espace et ont doublé la mise sur un penalty d’Hakan Calhanoglu (45e+ 1, 2-0), après une faute de Pau Cubarsi sur Lautaro signalée par le VAR.
Les Milanais, mieux organisés et plus mordants, filaient alors droit vers Munich. Mais puisque rien n’est jamais acquis dans cette double confrontation, le Barça s’est remis d’aplomb après la pause. Yamal, avec plus de liberté, a trouvé des solutions dans une défense intériste bien moins féroce. Surprise par une reprise du droit d’Eric Garcia sur un centre de Gerard Martin (53e, 2-1), elle a été transpercée par un contre éclair et n’a dû son salut qu’à un sauvetage sublime de Yann Sommer, devant le plat du pied trop mou de Garcia (57e). De miracle, il n’y a pas eu lorsque Dani Olmo, complètement seul au second poteau, a planté sa tête (60e, 2-2).
Les Catalans ont alors assiégé la défense de l’Inter, toujours plus recroquevillée, et Sommer a retardé l’échéance sur un enroulé vicieux de Lamine Yamal (76e). Le portier suisse a encore brillé sur un tir tendu de Raphinha mais, abandonné par son arrière-garde, il a vu le Brésilien récupérer et conclure d’un tir croisé du gauche (87e, 2-3). De quoi composter le billet pour Munich ? Acerbi, Frattesi, Sommer et les autres s’y sont opposés.
Deux ans après leur dernière finale de C1 contre Manchester City (0-1) à Istanbul, les Nerazzurri vont de nouveau lutter pour une quatrième couronne européenne le 31 mai. Et on ne saurait trop conseiller au PSG ou à Arsenal, leur futur adversaire, de ne surtout pas crier victoire trop vite.
Le joueur : Sommer time
Parce que ce match sensationnel n’est pas à un paradoxe près, on peut être gardien, avoir encaissé trois buts et être l’homme de la rencontre. Pas toujours aidé par sa défense, le gardien suisse s’est montré rassurant au pied et dans ses sorties et, surtout, déterminant sur sa ligne. Ses deux prouesses sur les enroulés de Lamine Yamal (76e, 116e) valent de l’or, tout comme son sauvetage héroïque devant Eric Garcia (57e). Décisif jusqu’au bout face à Raphinha (119e).
L’Equipe.fr